La pose de la voie au millimètre près

Pour faire circuler des trains à 320 km/h, les rails de la ligne exigent une géométrie parfaite. Mais avant cette ultime étape de la construction, tous les équipements ferroviaires – ballast, traverses, poteaux caténaires et câbles – doivent être mis en place.
Distribués par camions et déposés de chaque côté de la plateforme, petite « autoroute » bitumée, leur pose suit un ordre précis. Le long des voies, les équipes responsables de la signalisation creusent des tranchées dans lesquelles sont déroulés des câbles de fibre optique qui seront enterrés. Une foreuse prépare les emplacements des poteaux caténaires. Le ballast, lit de roches dures concassées choisies pour leurs caractéristiques exceptionnellement stables, est étalé sur la plateforme en une couche de 20 centimètres. Puis, sur ce tapis, une pelle à chenille dépose les traverses en béton une à une, espacées de 60 centimètres chacune. Alors seulement commence la pose des rails.
Lorsqu’ils débarquent, en provenance d’Espagne, au port de Casablanca, ces rails mesurent 36 mètres de long. Transportés à l’usine de soudage de Kénitra, ils sont soudés de façon à former des barres de 324 mètres. Un train gigantesque les emporte alors jusqu’à la voie. Là, une machine de tirage très spéciale, montée sur de grandes « jambes » en métal chevauchant la voie, prend les rails un par un, les décharge du train et les positionne sur les traverses.
Ces longs rails, faits d’acier à haute résistance, ont une étonnante élasticité. Ils sont déposés les uns derrière les autres, soudés entre eux, puis le ballast est à nouveau déversé sur la voie. Un engin ferroviaire, la bourreuse, relève les rails maintenant fixés aux traverses avec ses pinces, compacte et nivelle le ballast sous les traverses. La voie est ainsi définitivement stabilisée au millimètre près.