Des contraintes géotechniques
Le tracé Tanger-Kénitra a rencontré tous les types de problèmes
géotechniques – zones compressibles, instabilité des talus, terrains inondables,
matériaux friables… – avec ces questions à la clé : le terrain sur lequel on va
poser l’infrastructure va-t-il la supporter ? Doit-on réaliser un remblai ?
Comment doit-on traiter le sol afin qu’il supporte un ouvrage d’art ? Lorsque
l’on sait que la limite d’affaissement acceptable pour une ligne à grande vitesse
est de moins d’un centimètre par an, on comprend mieux les enjeux d’une
étude sur la nature du terrain et les moyens mis en oeuvre pour le stabiliser
parfaitement !
La ligne compte 30 kilomètres de zones dites compressibles, principalement au
niveau de l’oued Sebou et de l’oued Drader. Ces terres fréquemment inondées,
semblables à de grosses éponges gorgées d’eau, n’offrent aucune résistance
à la charge. Sans traitement, aucun train ne peut y circuler. Pour renforcer
et assécher ces terrains, des techniques complexes ont été utilisées,
en particulier la pose de drains verticaux composés d’alvéoles par où l’eau peut
s’échapper, enfoncés profondément dans le sol, parfois jusqu’à 25 mètres.
Des charges placées sur ces drains font peu à peu ressortir l’eau à la surface.
L’assèchement du terrain peut prendre entre six et dix-huit mois, ce qui est
considérable à l’échelle du chantier. Quant aux vastes zones inondables et aux
cours d’eau, ils ne peuvent être contournés que par l’aménagement de grands
viaducs ou d’estacades.
Autre ennemi du génie civil, la mauvaise qualité du sol, et notamment la présence
de pyrite, roche friable au contact de l’air, très présente au nord du Maroc. Elle a dû
être remplacée par des matériaux nobles – sable, graviers, limon, galets.
Enfin, les risques sismiques et climatiques – vents traversiers violents – peuvent
aussi remettre en cause la stabilité du terrain. Des détecteurs spécifiques ont
été installés notamment aux abords des ouvrages d’art.
Ils interagissent sur la signalisation et alertent le conducteur en cas de
problème.
Les exigences en matière de génie civil imposées par cette ligne sont sans
précédent au Maroc. Pour répondre à ces défis techniques, les entreprises
nationales ont mis en oeuvre des stratégies d’ingénierie particulièrement
innovantes.
« Ma fierté, c’est d’être parti d’une page blanche pour démarrer un projet incroyable,
et de l’avoir terminé. Hier, on imaginait ce train, aujourd’hui, il est là. »
Le tracé de la ligne à grande vitesse
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